FIGHTER (2010) de David O. Russel
Avec Mark Wahlberg, Christian Bale…
Un film sur la boxe? De Raging Bull à Million Dollar Baby, en passant par Ali et les multiples Rocky, j’avais l’impression d’en connaître un rayon sur le milieu. Pourtant un certain bouche-à-oreille et la présence de Mark Wahlberg et Christian Bale m’ont incitée à me déplacer pour FIGHTER… J’etais loin d’imaginer la claque qui m’oblige à placer aujourd’hui ce film dans la catégorie Poids Lourd de mon Top Films 2011.
Des acteurs habités.
Concernant Mark Wahlberg on peut parler de prouesse « à la De Niro »: Il incarne Micky Ward, un boxeur en déroute pris en étau entre la pression familiale et ses derniers espoirs de faire carrière.
Certes Wahlberg avait déjà le physique de l’emploi, mais son engagement dans ce film l’élève bien au-dessus de ses précédentes apparitions. L’évolution psychologique de son personnage au fil de cette histoire vraie se révèle totalement crédible, et il ne s’agit pas là d’une affaire de muscles. Non, Mark Wahlberg n’est pas qu’un physique, même si …
Le talentueux Christian Bale quant à lui joue un anti-héros, le frère aîné Dicky Ecklund, ex- star de la boxe devenu légende locale, jamais remis de ses exploits passés et mentor auto-designé de son petit frère. Un personnage nerveux et instable que ses défauts finissent par rendre plus attachant encore. Ce rôle à contre-courant lui a valu Golden Globe et Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, amplement mérités.
Le duo fonctionne d’autant mieux qu’il est entouré de personnages hauts en couleur, dont la mère castratrice et omniprésente, chef de la tribu, interprétée par l’excellente Melissa Leo.
Une réalisation proche de la perfection.
Drôle et rythmé, prenant, émouvant, FIGHTER ne nous laisse pas une seconde de répit. Cette énergie, on la doit à une réalisation intelligente et tonique et à la consistance des personnages principaux et secondaires, tous justes et attachants.
David O. Russel a su intégrer de l’humour et de la vie à son film, notamment à travers des scènes familiales tordantes. C’est pourtant par sa capacité à rendre les tensions et sentiments ambivalents des membres de la famille qu’il impressionne le plus. Quant à la scène finale de combat dont je ne révélerai rien ici, elle nous laisse tout bonnement KO.
En bref – Si vous n’y allez pas pour le torse de Mark Wahlberg, ou pour l’amour des sports de combat, allez-y simplement pour l’amour du cinéma.